18 févr. 2021

Infrastructure - 10 faits que tous les investisseurs devraient savoir

Le coût de l'expansion et de la modernisation des infrastructures se chiffre en milliards chaque année. Cependant, des investissements supplémentaires sont nécessaires. Découvrez ce qui fait des infrastructures des investissements attrayants pour les investisseurs.

  • Dans de nombreux pays les infrastructures ne répondent plus aux exigences et aux besoins actuels et doivent être améliorés ou modernisés.
  • De plus, la pandémie du COVID 19 a accéléré les mégatendances et celles-ci pourraient avoir un impact considérable sur le mode de vie des populations.
  • En conséquence, des investissements dans le numérique, dans la mise en place de transports plus efficients et une plus grande durabilité devraient s’imposer comme une norme inévitable.
Temps de lecture : 9 minutes

1. Des insuffisances non sans conséquence

Depuis un certain nombre d’années nous avons sous-investi dans les infrastructures. Il faut noter, qu’environ 2,5 milliards de dollars sont dépensés chaque année dans les transports, l'électricité, l'eau et les systèmes de télécommunications dans le monde[1]. Cependant, ce montant n'est pas suffisant pour répondre aux demandes croissantes que nous exigeons de nos infrastructures. Selon les estimations du cabinet McKinsey & Company, d’ici 2030 les investissements doivent être augmentés en moyenne de 3,3 mille milliards de dollars par an, dont 60% devront être investis dans les marchés emergants[2]. Si nous ajoutons à cela  les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU, le déficit financier  se creuse davantage. Selon les experts, il ne s’agit pas seulement d’un besoin financier, mais également de repenser à une utilisation plus efficiente de ces ressources.

2. Nos villes sont de plus en plus peuplées

En 1950, moins d'un tiers de la population mondiale vivait en ville [3]. En 2007, plus de 50% de la population mondiale vivait en ville. Les Nations Unies estiment que ce chiffre atteindra environ 70% d'ici 2050. En conséquence, de plus en plus de mégapoles voient le jour dans lesquelles plusieurs millions de personnes sont concentrées dans des espaces confinés. Tous, ont besoin d'un logement, d'eau et de nourriture. Les égouts et les routes doivent eux aussi être aménagés en conséquence pour accompagner la croissance. Pour répondre à la demande croissante en énergie, nous nous devons de produire une énergie à la fois efficiente et durable afin d’atteindre les exigences fixées pour contrer le changement climatique. C'est un défi considérable – et cela n’est pas uniquement valable pour les mégapoles des pays émergents.

3. Augmentation de la consommation d'eau

Selon le Rapport mondial sur l'eau des Nations Unies, la consommation mondiale d'eau a augmenté d'environ un pourcent par an depuis les années 1980[4]. Le rapport stipule également que trois personnes sur dix n'ont pas un accès permanent à l'eau potable. Cette situation de stress hydrique persistera, notamment,  à cause du changement climatique. Il faut ajouter à cela le fait que plus de 80 pourcent des eaux usées mondiales sont rejetées dans l'environnement sans être traitées [5]. En raison de cette mauvaise gestion des eaux usées, des maladies liées à l'eau telles que le choléra sont encore très largement répandues dans de nombreux pays en développement. La réponse à ce problème, serait la mise en place d’infrastructures qui minimisent d’une part les pertes en eau et d’autre part qui grâce au traitement et à la désalinisation permettent de de produire plus d’eau.

Le redressement énergétique implique de nombreux producteurs décentralisés et nécessite la mise en place d’un tout nouveau réseau électrique qui relierait intelligemment les consommateurs et les producteurs.

4. Seuls les réseaux intelligents ont un avenir

À ce jour, le fonctionnement des réseaux électriques a été relativement simple : ils transportent de l’électricité d’un point A à un point B et rien de plus. Ce système est amené à changer à l'avenir avec les réseaux intelligents. Ces réseaux deviendront une plateforme de communication. Les compteurs d'électricité communiqueront avec les centrales solaires, les parcs éoliens en mer du Nord mais aussi avec les fournisseurs d'énergie à l’échelle locale, les machines à laver et avec d'autres appareils de consommation. Ces réseaux intelligents sont une condition sine qua non au redressement énergétique, puisqu’ils intègrent l’énergie produite localement. Cette industrie de près d'un mille milliard d'euros spécialisée dans les «réseaux intelligents» n'attire pas seulement les opérateurs de réseaux et les sociétés de compteurs. Les groupes informatiques et les opérateurs télécoms veulent eux  aussi tirer profit de cette industrie.

5. 5G – Turbo vers la numérisation

Bientôt, internet  sera non seulement rapide mais également accessible dans tous les coins les plus reculés du pays. La nouvelle norme de téléphonie mobile 5G, actuellement en cours de développement, rendra ce changement possible. Pour ce faire, les opérateurs de téléphonie mobile installent des récepteurs sur les panneaux de signalisation, les feux de circulation et sur les pylônes électriques. La 5G accélérera non seulement les smartphones, mais également les capteurs de réseau, les véhicules et les machines, faisant ainsi de l’internet des objets une réalité. La 5G devrait rendre l'industrie plus efficace, la mobilité plus sûre et simplifier la vie quotidienne.

6. Un contrôle de la circulation intelligent

Lorsque le trafic est fluide, vous pouvez arriver à destination plus rapidement et ce en consommant moins d’énergie. Selon les estimations, la mise en réseau via des capteurs radiocommandés, à la fois sur les véhicules et les installations routières, pourrait réduire le coût des transports de huit milliards d'euros par an rien qu'en Allemagne[6]. Par exemple, si un véhicule est en mesure de communiquer avec les feux de signalisation sa vitesse de déplacement pourrait être ajustée et ainsi passer le feu vert durant le temps imparti. Lorsque la visibilité est mauvaise ou qu'il y a du verglas, l'ordinateur de bord peut calculer la distance de freinage nécessaire ou indiquer les places de stationnement disponibles les plus proches une fois arrivé à destination. Cela ne peut être mis en place que si l’ensemble des usagers de la route sont coordonnés, cela nécessite la réorganisation totale de notre système de transport.

7. Deux livraisons par mois en moyenne

Alors que le commerce en ligne est en plein essor, le commerce de détail traditionnel lui peine à suivre le rythme. Les restrictions liées à la pandémie du Covid 19 n’ont rien arrangé à cette tendance. Que celle-ci soit accueillie positivement ou non, le secteur logistique est indéniablement l’heureux gagnant de ce bouleversement. Cependant, le secteur doit investir massivement s’il veut être en mesure de répondre à la croissance de la demande. En effet, la demande d’espace de stockage des ventes en ligne est trois fois plus élevée que celle de la distribution traditionnelle. Selon le cabinet de conseil McKinsey & Company, à travers le monde les livraisons de colis ont généré un chiffre d'affaires de plus de 240 milliards d'euros. L'Allemagne fait partie des premiers au monde : chaque citoyen allemand reçoit en moyenne 24 colis par an de distributeurs en ligne. Seuls les Chinois font mieux avec près de 70 colis par an[7].

Le commerce de détail évolue rapidement et nécessite la mise en œuvre de procédures logistiques optimales. Le développement de centres de distribution est indispensable.

Les titres des sociétés spécialisées dans les infrastructures sont généralement peu sensibles aux cycles économiques. Ils peuvent de fait offrir une plus grande stabilité à un portefeuille.

8. Énergie renouvelable – bien plus qu’une question de vent et de soleil

Le secteur automobile est actuellement au centre de l'attention comme étant la solution pour ralentir le changement climatique, cependant, l’abandon général des énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz naturel est également nécessaire. L'industrie et les ménages doivent eux aussi suivre ce mouvement. Nous plaçons tous nos espoirs dans l'hydrogène, cependant, cela implique le développement d’infrastructures de production, de distribution et de stockage complétement nouvelles. De nombreux pays investissent déjà plusieurs milliards pour développer de telles infrastructures, de sorte que d'ici 2050, l'hydrogène purrait [8] couvrir près d'un cinquième des besoins énergétiques mondiaux. En 2018, le gouvernement allemand a conclu avec les pays européens, la mise en place d’une initiative pour développer l'hydrogène. Cependant, il est peu probable que l'hydrogène devienne une source d’énergie suffisamment respectueuse de l’environnement avant 2030.

9. La route de la soie est toujours une réalité

La première route de la soie date d'il y a environ 2500 ans. Elle a servi de route commerciale entre la Chine, l'Asie centrale et le Moyen-Orient et son impact dans la région fût considérable. L'Initiative « Belt and Road Initiative » (BRI) également connue sous le nom de « Nouvelle Route de la Soie », lancée par la Chine en 2013, relie cette route continentale historique à l'Europe. De plus, une route de la soie reliera la Chine, l'Asie du Sud et du Sud-Est, l'Afrique et l'Europe par voie maritime. La participation des entreprises chinoises ne se limite pas au développement des routes commerciales et touche bien d’autres secteurs. Pour l'instant, il n'y a pas de documents officiels sur la stratégie du BRI avec des objectifs mesurables [9], mais il ne fait aucun doute que la Chine veuille relancer la Route de la Soie.

10. Pourquoi les infrastructures ont un fort potentiel pour les investisseurs

L’une des raisons principales d’investir dans les infrastructures est la faible sensibilité de ce type de projets aux fluctuations de l’économie. Les services que proposent ces acteurs - l'approvisionnement en eau et en électricité, la construction et l'entretien des routes et les services de télécommunications – ont une demande relativement constante, quel que soit le climat économique.

Les titres de ce secteur sont particulièrement avantageux pour les raisons suivantes. Ceux-ci offrent des revenus fiables, parce qu’il s’agit d’investissements souvent conçus pour durer plusieurs décennies et certains bénéficient souvent d’accords de concessions de l’Etat. Des barrières élevées à l'entrée rendent l'entrée sur le marché de nouveaux participants particulièrement difficile. La contrainte principale du secteur est le risque que la mise place de nouvelles exigences réglementaires modifient fondamentalement les perspectives commerciales des entreprises du jour au lendemain. Cependant, s’ils sont intelligemment diversifiés, les titres de sociétés spécialisées dans les infrastructures peuvent stabiliser n'importe quel portefeuille.

1. https://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/Industries/Capital%20Projects%20and%20Infrastructure/Our%20Insights/Bridging%20global%20infrastructure%20gaps/Bridging-Global-Infrastructure-Gaps-Full-report-June-2016.ashx, page 8

2. https://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/Industries/Capital%20Projects%20and%20Infrastructure/Our%20Insights/Bridging%20global%20infrastructure%20gaps/Bridging-Global-Infrastructure-Gaps-Full-report-June-2016.ashx, page 3

3. https://www.infineon.com/cms/de/discoveries/urbanisierung/

4. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000367303_ger

5. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000367276

6. https://www.bmwi.de/Redaktion/DE/Downloads/I/initiative-intelligente-fakten-verkehr.pdf?__blob=publicationFile&v=1

7. https://www.mckinsey.com/de/news/presse/2019-06-17-postal-network

8. https://hydrogencouncil.com/en/study-hydrogen-scaling-up/

9. https://www.gtai.de/resource/blob/156998/a520353271f672fe7f6f2dd27411d23c/pub201909068000-21151-fact-sheet-neue-seidenstrasse-chinas-breit-aufgestellte-investitionsoffensive-data.pdf

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